Dominique Bertinotti, une ministre plus tout à fait comme les autres
Aujourd’hui la nouvelle est tombée dans le Monde, Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la famille de l’actuel gouvernement se bat contre un cancer du sein depuis le mois de février. Le buzz fait grand bruit sur les réseaux sociaux et on acclame son courage et sa détermination ! Très bien… Mais l’article au demeurant très bien fait, m’a fait bondir à quelques reprises alors me revoilà devant mon clavier pour un post de « mauvaise » humeur.
Etait-il nécessaire de le rappeler le cancer est un prédateur qui tombe sur sa proie sans distinction. Ils touchent des ministres mais aussi des présidents, des médecins (si, si), des cadres, des ouvriers, des femmes au foyer …. Des vieux, des jeunes, des pauvres, des nantis, des beaux, des moches, des gentils, des méchants …. Absolument personne n’est à l’abri de ce serial killer qui, contrairement à d’autres, court toujours sans que les chercheurs mobilisés dans sa traque dans le monde entier, ne puissent rien faire …. Une femme sur 8 est ou sera touchée par un cancer du sein, dans un gouvernement qui applique la parité pas de surprise donc !
Après avoir choisi de garder le silence, la ministre se confie au grand quotidien pour dit-elle « aider à faire évoluer le regard de la société sur cette maladie dont le nom est terriblement anxiogène Pour qu’il y ait moins de peur, plus de compréhension….. ». Elle voudrait également que son expérience permette « qu’on réfléchisse sur les inégalités face au coût des traitements de confort, comme le vernis spécial pour les ongles ou la perruque, qui sont si importants. ». Je dirais plutôt les inégalités de prise en charge tout court, le reste à charge en général, la prise en compte des souffrances psychologiques des patients et de leurs proches, l’accès à l’innovation, l’égalité d’accès aux soins de support partout sur le territoire … et j’en passe …. C’est le moment Madame la ministre, de profiter de votre position au sein du gouvernement, au milieu de cet hémicycle, entourée de députés si éloignés de nos problématiques quotidiennes pour faire passer des messages qui malgré nos cris ne vous sont pas parvenus jusqu’ici.
Oui parce que vous savez maintenant et vous décrivez parfaitement la peur qui vous tord les tripes, les médecins qui répondent par des statistiques, les cheveux qui tombent par poignée malgré le casque réfrigéré, l’extrême fatigue qui suit les séances de chimios, la peur du regard des autres … Mais avez-vous bien vécu la même chose que nous Madame ? N’avez-vous pas vécu ce que l’on pourrait appeler un cancer de riche, de nanti ?
Plus loin en effet, elle avoue sans honte avoir bénéficié de privilèges comme la réduction du temps d’attente dans son centre de soins, l’Institut Curie (elle a effectivement eu droit à une prise en charge en 8 jours versus 3 mois en moyenne pour le commun des mortels!!) et elle explique avoir eu accès à une voiture avec chauffeur pour ces allers retours à l’hôpital. Avouez que ne pas subir l’attente si anxiogène pour nous, de ne pas avoir à se battre pour avoir un taxi et attendre des mois pour se faire rembourser les trajets par une sécurité sociale qui cherche à réduire ses coûts tout azimut … font partis de privilèges régaliens d’un autre temps.
Elle ajoute qu’elle voudrait « montrer qu’on peut avoir un cancer et continuer une vie au travail. Pour que les employeurs comprennent que la mise en congé longue maladie n’est pas forcément la meilleure des solutions. »Or Madame la ministre, ce ne sont pas les employeurs qui décident de la mise en congé maladie mais bien les médecins et leurs patientes en fonction des traitements plus ou moins lourds, plus ou moins tolérés, d’un travail plus ou moins pénible, d’une situation financière plus ou moins facile … ce genre de message est dangereux car il peut stigmatiser encore plus celles qui préfèrent arrêter pour une de ces raisons ou d’autres et les mettre dans une situation plus que délicate vis à vis de leur hiérarchie ! Vous avez choisi de continuer d’assumer votre rôle au sein de l’Etat par choix et conviction personnelle. J’ai envie d’ajouter parce que vous avez pu le faire aussi ! Ne généralisons pas !
Enfin j’espère que votre « résistance à la tentation d’internet et ses cas anxiogènes » n’était qu’un mot malheureux car je vous assure que les femmes s’y retrouvent, s’entraident, se soutiennent aussi sur la toile. La révolution numérique est inéluctable et dans la santé elle permet aux malades chroniques de se sentir moins seuls et d’avoir l’information qui parfois leur fait défaut dans leurs centres de soins. Mais c’est un autre débat !
Néanmoins vous me connaissez je suis une optimiste inconditionnelle. Je pense que nous allons enfin avoir une alliée dans l’hémicycle, quelqu’un qui touchée dans sa chair connaît notre souffrance et peut être certains de nos besoins. J’espère qu’elle n’en restera pas là, qu’elle prendra le temps de recevoir d’autres femmes touchées, des associations de patientes, qu’elle réfléchira avec nous à des solutions et qu’elle portera notre parole jusqu’à l’Olympe pour changer vraiment les choses !
Madame la ministre, c’est maintenant de votre responsabilité, nous comptons sur vous !
Catherine Cerisey
Crédit Photo D.R
Dernière minute : à la suite des déclarations à la presse de Madame la ministre, j’ai été contactée par un journaliste de itélé qui est venu m’interviewer chez moi. Le sujet a été diffusé le 23 Novembre 2013 sur la chaine d’info en continu.
Tout à fait d’accord …
Malheureusement, tant que les gens ne sont pas confronté au crabe, ils ne comprennent pas !
Espérons que les choses bougent un peu plus, car tout le monde ne bénéficie pas des conditions exceptionnelles comme Madame Le Ministre.
Hello Catherine 🙂
Je m’attendais à ce que vous réagissiez. Vous n’avez pas tardé ! Bravo. Comme d’habitude je souscris complètement à votre propos. Merci Catherine ! Bizzzz
christian crozes
Oui Catherine mais pour moi elle commence mal, prouver qu’on peut travailler!
Mais de quel travail parle-t-elle? Enfin bref si pour prouver qu’on peut bosser o
bcp d’entre nous ne l’ont pas attendue et avec le recul je ne suis pas sure que soit la meilleure idée que j’ai eu…on le paie très cher en terme de récupération.
Moi je suis sure que c’est une période où on a besoin d’être chouchoutée enfin …
Je suis bien d’accord avec vous. Mais qu’elle arrête de croire qu’elle vit la même chose que nous tous. Sa prise en charge et ses préoccupations de la gestion du quotidien ne sont pas les mêmes. Elle a certainement depuis longtemps une femme de ménage pour assurer le bien être de sa famille. Même si elle devait s’arrêter un jour, elle n’aura pas de perte de salaire et j’en passe sur sa vie confortable par rapport à nous tous. Tout comme la ministre qui avait repris le travail deux jours après sa césarienne. Toutes ces femmes m’énervent à se comparer à n’importe quelle citoyenne. Bref ses paroles sans concerter de vrai groupe de parole, ne nous sera bénéfique. Ce n’est pas pour autant que je dénigre son état de santé. Mais M…. !!! , l’état va se pencher sur la chose parce qu’une ministre est touchée !! moi aussi ça me fait bondir.
Chère Catherine, comme toujours, tes billets soulèvent des questions intéressantes et pertinentes. Mais je dois dire que la lecture de l’article du Monde m’a plutôt fait réagir positivement. Car je trouve courageux qu’une personne publique en exercice accepte de rompre la loi du silence et de « détabouïser » le mot cancer. J’espère que son témoignage contribuera à faire évoluer les mentalités et à améliorer la situation des patients.
Article en réponse très pertinent Catherine, BRAVO ! J’adhère tout à fait à vos propos, et surtout comme vous le dites si bien « C’est le moment Madame la ministre, de profiter de votre position au sein du gouvernement, au milieu de cet hémicycle, entourée de députés si éloignés de nos problématiques quotidiennes pour faire passer des messages qui malgré nos cris ne vous sont pas parvenus jusqu’ici »
J’ai posté deux commentaires sur Rose Magazine suite à cette annonce , cette Ministre en témoignant de la sorte banalise le cancer du sein , mais elle a bénéficié de nombreux privilèges dûs à sa fonction , ce n’est pas une héroïne à mon avis ….Elle est à cent lieues d’imaginer ce que subissent des milliers de femmes comme souffrances au quotidien pour s’en sortir avec de grandes difficultés et précarité. Ce témoignage peut fausser la réalité du cancer du sein , et prêter à confusion sur bien des points.
bravo pour cette reponse tu arrives toujours bien a exprimer le resentie de beaucoup d’entre nous merci 😉
J’espère qu’elle aura une action efficace et pertinente dans le Plan cancer 3, elle vient de l’évoquer sur Europe 1, et je me permets de rajouter ,non Madame ,le cancer n’est pas derrière vous au bout de 8 mois ! vous allez avoir à gérer l’après désormais…
Franchement Catherine j’ai vraiment beaucoup de mal à vous suivre ! Pour un peu, je trouverai vos propos mesquins. Je pense qu’il faut se rèjouir qu’une personne publique communique sur sa maladie et je ne trouve pas choquant qu’elle soit allée à ses séances de soin en voiture avec chauffeur. Je ne pense pas que la fonction ministérielle soit une sinécure et c’est tout à son honneur que d’avoir continué à assumer de telles fonctions. Bien sûr je n’ignore pas que nous ne sommes pas toutes ègales devant la maladie et qu’il est plus facile pour certaines de faire face ( notamment dans le cadre du travail ) mais par pitié ne vous trompez pas de combat! Toutes les malades doivent faire front, sans qu’on en oppose certaines ( privilègièes ??) à d’autres,
Amitiés fraternelles
Merci à vous Catherine de votre réponse réactive, pertinente et sensible.
Internet m’a permis de décider la prise du traitement anti-hormonal, en effet c’est en lisant que sachant que ma tumeur ayant 80 % de récepteurs positifs (RE+ et RP+) ce traitement, plus lourd qu’on ne le pense, pouvait vraiment avoir de l’efficacité.
J’ai découvert votre blog plus tard.
IL NE FAUDRAIT PAS QUE SON TEMOIGNAGE CULPABILISE LA PLUPART (?) DES FEMMES QUI ONT REELEMENT BESOIN D’UN ARRET MALADIE.
Une fois de plus, très bien écrit ! Et je te remercie pour la parenthèse « travail » car je ne vois pas comment j’aurais pu continuer à bosser avec 2 petites filles de 2 ans 1/2 et 3 mois, 70 km aller-retour de trajet domicile-boulot, des journées de 11h , un environnement pro néfaste, stressant, fatigant….Et il ne faut pas oublier que nous ne réagissons pas toutes de la même manière avec les traitements : par exemple, j’avais des nausées +++++ avec taxotère alors que mes cops n’en ont pas eu !
Après, j’avoue avoir eu aussi un privilège : ma cousine étant onco à l’hôpital où je me faisais soigner commandait mon traitement pour que je n’attende pas trop longtemps et elle était dispo nuit et jour en cas de problème mais bon, c’est pas un privilège de riche hein ?
Affectueux bisous.
Tout à fait vrai … Et j’ajouterai que si ça peut aussi la sensibiliser (et donc sensibiliser les politiques) au problème des assurances pour un prêt immobilier après un cancer, ça serait très bien aussi … J’ai tellement eu l’impression après mon « petit » cancer (à l’âge de 27 ans …) d’être « une survivante qui n’a pas le droit de se plaindre parce qu’elle a de la chance d’être encore en vie ». Construire sa vie quand on a été malade jeune, ça n’est pas toujours facile!
c’est ce que je pense tout à fait, les traitements complémentaires sont aussi une sacrée sinécure, surtout que ce n’est peut être pas que pour 5 ans! Prof de gym je ne peux plus bouger qu’au prix de souffrance à tourner la tête ou à poser le pied par terre et chaque mois c’est un peu plus difficile et quand on met 3h pour pouvoir commencer sa journée dans cet état, on ne peut dire que c’est facile et que l’on peut faire ce qu’on faisait avant! il y a un an, je disais c’est dur, je souffrais de mon bras de mes côtes, un nerf avait été touché, maintenant je dis c’est invivable et je vais vers un arrêt des médicaments, c’est sûr…. Depuis 2 jours c’est le martyr!. Cela fait un an et demi que j’ai été opérée!
Alles toutes mes amitiés et merci Catherine
Chère Catherine ,
Tout à fait d’accord avec vous et Manue Pons et Dany .Sans minimiser sa souffrance , je pense que tout ce qui gravite autour a été édulcoré par son statut de ministre, prise en charge hyper rapide , chauffeur …pas d’attente interminable dans ces salles d’attente où le mot « patient » prend toute sa vraie signification… et puis les meilleurs médecins à sa disposition..et des « gens de maison « pour ses taches ménagères . Et oui, le cancer peut toucher une ministre mais je doute fort, qu’après ce coup de « com » les choses deviennent plus faciles pour des milliers d’autres ,vie quotidienne ,travail , accès à cette fameuse perruque qui la souciait tant.. déplacements pour les soins , tout ce que,à mon avis, elle n’a pas connu.
Bon courage à toutes
Marylène
Merci Catherine pour ce coup de gueule salutaire.
J’avoue que je suis partagée entre le coup de com et la réalité. Elle a quand même subie la chimio et la radiothérapie.
Bien sur, beaucoup plus de facilités que nous toutes et tous.
Elle veut être une porte-parole. Ok. Ne la lâchons pas.
Amitiés,
Jacqueline.
Je suis d’accord avec vous tous mais on ne peut pas lui enlever le fait de vouloir que le cancer soit derrière elle. Moi aussi je me projette demain où il ne sera qu’un vague souvenir. Où mon corps aura oublié les affres de la douleurs et des peurs. Je comprends ses paroles. Elle a amorcé une réflexion sur les prises en charges, je suis sûre que cela va déboucher sur quelque chose, je lui fais confiance. J’apprécie beaucoup cette femme, je l’ai eu comme professeure d’histoire en 1995 à Jussieu. Elle est très humaine et cela me rassure que ce soit elle notre ministre de la famille. Il ne faut pas lui en vouloir d’avoir bénéficier de prise en charge avantageuse ou autres…. Tout comme nous, elle est passée par des phases sans doute très difficiles et tant mieux si elle a bénéficié d’aide ou de supports quelconques. On ne peut que souhaiter que cela se démocratise et merci aujourd’hui nous avons une voix car elle sait ce qu’il en est et elle a vécu la même chose.
http://one01one.over-blog.com/le-voyage-un-business
Madame la ministre bonsoir,
Tout d abord je voudrai vous souhaiter tout le courage nécessaire pour vaincre cette modite maladie qui touche tant de femme dans l ombre!…..
Vous comprendrez peut être mieux!…… Aujourd’hui ces femmes qui se battent
-1: pour la maladie
-2: pour que justice soit faite concernant l affaire « PIP »
Promp rétablissement Mme la ministre……
Claudine henric
Bonjour Henric,
Mais pour parler à Madame le ministre, c’est par là : http://www.dominique-bertinotti.fr/
(Pardon Catherine pour cette intervention)
Bien parlé, Catherine …. Je me suis aussi posé la question : que veut-elle montrer par là ? Qu’on peut assumer cette maladie et ses traitements sans que personne au travail ne s’en rende compte pendant 8 mois???? Qu’on peut, tous les jours, être aussi fringante, alerte, disponible pour ses tâches professionnelles, même en sortant d’une séance de chimio ? N’a-t-elle jamais pris de congé maladie ??? Personne au travail n’a rien remarqué ? N’a-t-elle jamais dû annuler une réunion de ministres ou un déplacement ou autre? Est-ce possible ? C’est une « surfemme » alors !!!!
À part ça, je trouve bien de sa part d’en parler à la France et au monde mais pourquoi une fois que le pire est passé. C’est quand elle n’avait plus de cheveux et qu’elle avait des cernes et le teint gris qu’elle aurait dû en parler, non ???
Ça me soulage de voir que d’autres ont eu le même genre de réactions…
Bonne journée à toutes.
Christiane
Tout à fait d’accord, on a besoin de ne penser qu’à soi et de se faire chouchouter. J’ai aussi repris le travail après 3 opérations (du côlon) et je l’ai regretté : trop de fatigue à gérer….
Merci Catherine pour cet article👏.
Je passerais volontiers par la connexion internet pour vous embrasser 😚car à travers cet article vous dites exactement mon ressenti que j’ai eu en lisant le post de Rose Magazine. Je n’ai pas de commentaire à rajouter, vous avez tout dit.👍
J’ai lu avec attention cet article et les commentaires qui suivent
Pour ma part je me moque totalement du fait qu’elle est eu un chauffeur perso plutôt qu’un taxi ou une ambulance, qu’elle n’ai pas eu à attendre pour les soins ou qu’elle ai pu bénéficier de surement plus d’attention que la plupart d’entres nous. Je ne suis pas énervée du fait qu’elle ait eu les moyens de s’offrir une très belle perruque ou des soins de conforts hors de prix probablement. Je trouve courageux de sa part d’avoir assumé sa fonction malgré les soins
Ce que je ne trouve pas normal c’est que nous n’ayons pas toute ces mêmes possibilités. Que l’égalité, valeur républicaine entres autres, ne soit pas au rendez vous! Que l’arrêt maladie et les indemnités pour celles qui étaient en CDD, en contrats précaires, en temps partiel, en intérim ou au chômage, sanctionne la qualité de vie. Que ne soit donnés que 45 à 50 % du salaire en indemnités alors que la maladie est longue et invalidante et que des frais anses viennent s’ajouter aux charges ordinaires. Que pour certaines la précarité les privent de l’essentiel voire même d’une nutrition adéquate
Voilà ou je mets la différence et l’espoir
Madame la ministre, je ne sais pas si vous lirez tout ces témoignages mais si c’est le cas alors je ne dirais qu’une chose! Bougez vous les fesses, au vu du nombre de femmes atteintes par ce cancer tout les ans, ça urge
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cancer, un mot valise!!!!
nature, degré de gravité etc….
qui font que chaque cancer est différent, et que l’échelle va du plus facile à guérir au plus difficile voir inguérissable
cette généralisation faite par mme la ministre est rès dangereuse
« Clap, clap… Bravo Madame la Ministre, vous avez réussi à tenir votre rôle malgré la maladie, les traitements, le corps qui se dérobent et j’en passe…. Vous pouvez être fière de vous assurément, il ne faut cependant pas généraliser ; nous ne sommes pas toutes (et tous) faits du même moule, si la maladie ne vous a pas appris cela, c’est bien dommage. Il aurait peut-être été bien pour vous, pour nous, que vous preniez du recul sur les choses avant d’aller crier haut et fort ce que vous en avez retiré, vous, mais qui n’est peut-être pas ce que d’autres ont pu ressentir. Vous venez de terminer la radiothérapie, c’est bien, je ne sais si votre cancer est hormono-dépendant ou si vous devez gérer une année d’Herceptine… Vous avez fait un grand parcours, celles qui ont connu cela avant vous, savent que c’est juste une partie de celui-ci, il vous reste à gérer l’après-cancer qui n’est pas la partie la plus facile du combat.
Pourquoi tant d’acharnement à se cacher : « la perruque », le « vernis » (bien sûr pour les traitements mais pas que), le maquillage… Que voulez-vous cacher ? Que voulez-vous ne pas voir ? Qu’y-a-t-il derrière le masque ? Notre monde va vite, souvent trop vite, il est quelquefois bon de savoir s’arrêter, prendre de la hauteur, ce n’est pas faire montre de faiblesse, tout au contraire. La maladie nous donne cette possibilité (souvent trop tard malheureusement), c’est bien dommage d’ignorer que notre corps à sa façon crie et nous demande de cesser de le « tu es ». Madame la Ministre, je vous en prie, ne généraliser pas votre cas à celui des autres femmes ou hommes, prenez le temps si ce n’est pour vous, pour les autres, de consulter les nombreuses associations présentes depuis bien des années sur le terrain du cancer, les médecins spécialisés en oncologie et de porter votre voix à leurs expertises. J’ai de surcroît une pensée particulière pour les femmes jeunes qui en plus de gérer leur carrière, leur maladie doivent gérer des enfants en bas-âge et qui semblent de plus en plus nombreuses à être touchées par ce fléau.
Votre cas est exemplaire comme peut l’être celui de chaque patient, chaque patiente concerné par cette maladie, n’en tirons pas des généralités. Merci. »
Catherine, merci pour votre post, une fois de plus tellement juste. J’ai hésité à lire l’article… Voilà ce qui en est sorti à sa lecture. Le post précédent portait sur la psycho-oncologie, je note que la Ministre ne la mentionne même pas… Soyons optimistes et osons croire que ce dévoilement fera avancer notre « cause » (dont nous nous serions toutes et tous bien passés) !
Bon week-end
Merci Catherine pour ce post plein de bon sens et de recul….J’ai été très partagée comme toutes ici mais l’essentiel est que Mme le ministre ait compris que le parcours de soins à deux vitesses, ce n’est plus possible, qu’elle travaille avec sa consoeur Mme Touraine pour que les prises en charge soient identiques pour une même pathologie quelles que soit le rang social et la région.
Quand à la reprise du travail je ne fais même pas commentaire car vous l’avez très bien dit et je partage complétement vos propos.
Garder le silence est un choix intime, peut être aurait-elle pu rester silencieuse et engager une réflexion sérieuse sur ces inégalités plutôt que de nous faire voir qu’un ministre a quelques faveurs….
Merci et bon week end
Moi personnellement je combat le crabe depuis dix ans ,un tous les deux ans,depuis un peu plus de trois ans je n’es pas pu garder mon emploi.Maintenant je suis suivi par les soins palliatifs et financièrement se n’est pas rose tous les jours car il faut encore pouvoir débourser les 0,50€ par boite de médicaments.Je vais bientôt plus pouvoir prendre mon traitement car rien que la morphine j’en ai pour 20 euros.Donc pour conclure j’espere que cette médiatisation va faire bouger les choses.Moi personnellement je ne sais pas combien il me reste de temps mais dans mon département j’essaie de faire bouger les closes.DÉPISTAGE AVANT 50 ANS,MANQUE D.INFORMATION .COURAGE
Courage Monique, et merci pour l’info. Je ne me serais jamais douté qu’on puisse demander de payer en soins palliatifs. C’est juste indécent.
Merci de témoigner pour ça.
Merci à tous et toutes !!!!!!! J’espère que notre message sera entendu ! J’ai eu la chance de passer ce matin sur Itélé peut être madame la ministre qui n’aime pas internet regarde t elle cette chaine 🙂
je poste ici à la demande d’une lectrice son message :
« Pouvoir se reposer, se faire chouchouter, profiter des activités proposées par les différentes associations, lorsque le crabe s’est installé en vous en douce ! serait super
Mais la réalité revient en pleine face : factures, impôts, les fins de mois difficiles…. Voilà le lot quotidien de certaines dont je fais partie et là il n’y a pas de mystère la seule solution, continuer de travailler. Bien sûr on ne le dit pas ouvertement car il y a la honte de dire qu’il y a des dettes à régler alors on préfère annoncer que pour le moral c’est mieux de conserver une activité !
Tant pis pour la fatigue les effets indésirables de la chimio, les allées et retour pour la radiothérapie avant d’aller travailler….
Je pense que pour notre ministre ce n’est pas le cas.
Par contre j’espère qu’elle sera une alliée pour pouvoir faire évoluer les choses et les mentalités. »
Très bon weekend et à mon tour de traverser internet 🙂 pour vous faire des tas de bisous !
Catherine
Bravo et merci !
Tout à fait d’accord. C’est bien là que se situent les vraies inégalitès.
Catherine, à mon tour de saluer l’art et la diplomatie avec lesquels tes bons messages ont pu passer sur iTélé, très bon reportage.
J’ai moi aussi sauté de joie en apprenant qu’une ministre annonçait son cancer puisqu’à chaque fois que ce mot est publiquement prononcé, il perd de sa nuisance. Mais j’ai bien vite déchanté : Mme Bertinotti ne l’a annoncé qu’après ses traitements. La loi du silence a régné. Celle qui détruit plein de malades à petit feu, qui doivent se replier sur la maladie mortelle sans pouvoir la partager, en y ajoutant la double peine de l’exclusion.
Pire : l’annonce de la maladie s’est assortie de l’affirmation qu’on pouvait travailler tout en menant de front chimio, rayons, opération. Alors qu’il est déjà très difficile de faire comprendre la violence et la dureté des traitements ajoutées à celles du cancer. Conséquences ? Plus de culpabilité encore pour celles d’entre nous qui se retrouvent en arrêt maladie -lorsqu’elles y ont droit. Mais, et c’est là je l’avoue que j’ai envie de hurler, un danger certain à prôner la poursuite de l’activité professionnelle. Je vais me permettre de me prendre en exemple.
Il me semble sûr aujourd’hui que c’est parce que j’avais refusé le mi-temps thérapeutique suggéré par le médecin de la sécu que j’ai récidivé quelques mois plus tard. Je pense également que c’est parce que j’ai refusé l’invalidité après ce second cancer très agressif que j’ai rechuté un an plus tard. Mais là, j’ai accepté la mise en invalidité 1re catégorie exigée par ce médecin. Et je pense qu’il m’a sauvé la vie.
Est-ce exagéré que de dire qu’on met des vies en danger en incitant les femmes malades à continuer à travailler, stresser, se fatiguer ? Après mon triple cancer du sein (dont deux de grade III), je me permets de répondre oui.
Excuse-moi Catherine si je me permets d’exprimer sans détour ma pensée, car la gravité de cet événement me touche profondément.
Heureusement que cette élue a précisé les traitements de faveur qui ont fortement allégé sa peine et qui font la différence avec mes trajets en métro et RER B, les trois mois d’attente à Curie au départ, le ménage de la main gauche après la mastectomie, les sueurs froides administratives et financières.
Une occasion a été manquée de révéler au grand jour le quotidien de la maladie du cancer du sein pour huit sur dix d’entre nous en ce moment.
L’occasion sera peut-être donnée de mieux la prendre en compte à travers la voix d’une ministre, à laquelle je souhaite un vrai rétablissement.
Je suis en colère contre cette dame qui vit sur une autre galaxie et se permet de tenir des propos dangereux pour les autres malades. Comme dit Katell la maladie ne lui a donc rien appris ? C’est facile de se vanter d’avoir su allier travail et cancer quand on a un chauffeur à disposition, les transports en commun entre deux séances de chimio c’est autre chose ! C’est facile quand on est libre de ses horaires, tenir son poste de 8h30 à 18h00 sans avoir le droit de le quitter, c’est autre chose ! C’est facile quand on a un troupeau de secrétaires d’état qui vous supplée tout au long de la journée à votre disposition, trimer sans pouvoir mollir si le corps ne suit plus car personne ne fera le travail qui vous incombe et s’entasse sans cesse, c’est autre chose ! C’est facile quand on peut se payer des nounous à domicile pour ne pas subir les sollicitations de petits qui vous empêchent de vous allonger car ils croient que vous n’allez pas vous réveiller, etc etc Vous vivez sur une planète Mme la Ministre faite de nombreux privilèges qui vous ont permis de continuer à travailler malgré le protocole, c’est grave de votre part de tenir des propos tels que ce n’est pas une bonne chose d’accorder des congés longue maladie. En plus vous dites n’importe quoi c’est de la désinformation ce n’est pas aux patrons, dieu merci, de décider si leur employé peur continuer à travailler ou pas, mais à des comités médicaux compétents ! Et vos propos s’ils sont lus par certains patrons à la mentalité abjecte ne vont qu’enfoncer le clou dans leur petite tête : « déjà que celle-là elle a usé de son état pour rester chez elle des mois sans rien foutre et quand même payée, je le savais bien la preuve une ministre qui a eu la même maladie ne s’est pas arrêtée de travailler pour autant ! que des feignasses qui s’écoutent ! » Elle aurait mieux fait de garder sa maladie pour elle jusqu’au bout puisqu’elle s’est ingéniée à la cacher « pendant » c’était inutile d’en parler après si c’était pour causer du tort aux autres malades. C’est mon voisin qui pense que le cancer du sein se guérit comme une grippe qui va être content quand il va lire ses propos… Je ne vous dis pas merci ! Signé une feignasse qui a osé s’offrir dix mois de congé au chaud chez elle pour sauver sa peau et qui a du aller regagner sa croute malgré un bras esquinté à vie.
Je partage les réticences de Catherine.
La série Borgen (saison 3) apporte un image beaucoup plus juste de cette problématique, mais je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler.
courage Monique, tout a fait scandaleux que dans un pays comme la France on demande de payer pour des medicaments essentiels pour lutter contre la douleur, la morphine n’est pas un luxe c’est un moyen de calmer ces douleurs qui ne veulent pas nous quitter , honteux nous remboursons des cures de confort (!!!) et pas l’essentiel, mais calmer les douleurs est ce un confort pour les decideurs de la secu???? courage
Ouh la la! le coup de gueule que cette superwomen devrait lire ….merci pour toutes celles qui souffrent pour survivre et garder toute leur dignité , mot que cette femme là ignore , personne ne la connaissait vraiment …mais là comme coup de « com » c’est raté. Moi, ministre, j’ai continué à travaillé ..alors pourquoi en faire tout un plat!….pourquoi ne pas supprimer les arrêts maladie, tant qu’on y est …c’est comme Mme Dati qui arrive 2 jours ( ? ) officiels ( ou plus très certainement) après son accouchement, perchée sur des talons de 12 cm ,vêtue d’un pantalon taille 36 ! et pourquoi accorder 8 semaines de congé maternité, franchement, c’est beaucoup trop! Ces deux là , piétinent les progrès sociaux que nos aînés ont réussi à obtenir à force de combats..
Bonjour Catherine,
C’est toujours un réel plaisir de te lire, car tes remarques sont loyales et pertinentes.
J’accompagnais ma meilleur amie Vendredi à Paoli Calmette à Marseille,pour sa première chimio. C’est mon fils, par texto qui m’a appris la nouvelle en me demandant de lire l’article du Monde. Je n’ai pas pu le lire tout de suite, préoccupée par mon amie et toute entière à l’écoute » pour elle » et faire en sorte qu’elle découvre ce monde sans trop de chocs.
J’ai eu la chance si l’on peut dire, de participer à un essai thérapeutique, pour tester le taxotere qui s’appelait alors le taxole, à base de primevère de Madagascar et de tuya. Nous étions 2800 femmes en France et en Belgique à participer à cet essai. Depuis, tout le monde reçoit le taxotere.
Un point me trouble terriblement . Madame la Ministre a-t-elle été soigné avec une chimio générique, qui est moins couteuse!! ou a-t-elle reçu la molécule originale?
L’ayant testée, je n’ai pas eu d’effets secondaires. Actuellement, les personnes, ( hommes, femmes), qui reçoivent le taxotére générique, ont des effets secondaires importants. Le cancérologue me l’a confirmé.
Je suis pour ma part terriblement choquée et troublée en pensant que les cancérologues savent que les chimios génériques provoquent plus d’effets secondaires à cause de certains excipients, mais comme c’est moins cher, allons y.Tant pis pour les patients. Ils n’ont qu’à supporter et attendre que ça passe.
J’accompagne en ce moment deux patientes sous taxotére générique. A la premiére cure, elles ont eu toutes les deux, les pieds terriblement enflés, avec des brulures et des cloques. Impossibilité de poser le pied par terre.. Douleurs dans les mains avec impossibilité de tenir quoique ce soit.
Il me semble que nous devrions avoir le droit avant le traitement de choisir le générique ou pas.
Madame la Ministre a choisi de rester dans l’ombre pendant sa « maladie ».
C’est son choix. Mais pourquoi le médiatiser maintenant?
Elle a continué à travailler. C’est bien. Mais, par pitié, elle n’est pas héroïque.
J’ai accompagnée tout l’été, l’attachée de Presse de l’association. Elle a 40ans, deux jeunes enfants, profession libérale, donc pas d’indemnités journalières de maladie car elle n’avait pas les moyens financiers d’ en prendre, étant en création d’entreprise, après une période de chômage.
Elle a dû continuer à travailler, a perdu des contrats car trop fatiguée. N’a pas pu se soigner correctement et surtout n’a pas pu prendre soin d’elle et se reposer.Faire le point.
Le choix de travailler est tout à fait respectable, mais il appartient à chacun et à chacune de passer cette épreuve comme il peut et pas forcément comme il veut.
Mon souhait serait que Madame la Ministre se penche avec le Ministre de la Santé, Madame Tourraine sur les soucis de précarité que rencontrent les patientes, car ça personne n’en parle.
Oui, les associations le savent et le vivent au quotidien, mais ne peuvent pas faire grand chose , faute de moyens.
Voilà, ce sera tout pour aujourd’hui.
Bien à toi et merci pour tout ce que tu fais et pour tes coups de « gueule ».
Agnès
Bonjour,
je voudrais d’abord témoigner d’une chose : je ne suis pas ministre, j’ai été suivie à Curie. J’ai appelé un mercredi pour avoir mon premier rendez-vous, j’ai rencontré un chirurgien le lundi suivant (c’était fin 2011).
Je n’ai eu aucun traitement de faveur à Curie. D’après ce que je comprends de l’article du monde, la seule faveur que Mme Bertinotti a obtenu, c’est de ne pas attendre en radiothérapie. Pour cela, il faut viser les premiers rdv de la journée, à 8h du matin, j’ai croisé là-bas d’autres femmes, qui travaillaient elles-aussi, et qui fonctionnaient de cette manière là.
Je voudrais rappeler qu’un sondage effectué récemment indique que 27% des femmes soignées pour un cancer du sein maintiennent une activité professionnelle. Je n’en ai pas fait partie, j’ai eu 10 mois d’arrêt de travail. Mais le choix (lorsque c’en est un bien sûr) de continuer à travailler pendant les traitements est respectable, les femmes qui le font ne cherchent pas à culpabiliser les femmes qui s’arrêtent.
Enfin, dans l’article du Monde, j’ai lu le témoignage d’une femme qui s’est battue pour être une « ministre malade », plutôt qu’une « malade ministre ». C’est quelque chose qui me parle. Je suis très choquée des réactions indignées que cela suscite. On a le droit de refuser de mettre la maladie au centre de sa vie. On a aussi le droit de faire le contraire. Dans les 2 cas, on n’a pas de leçon à donner aux autres.
J’espère de tout cœur que la Ministre lira tous ces témoignages dignes et criant de vérité … Non, Madame, nous ne vivons pas toutes la même histoire que vous !
Extrait des déclarations de Mme la Ministre : « …Pour montrer qu’on peut avoir un cancer et continuer une vie au travail. Pour que les employeurs comprennent que la mise en congé longue maladie n’est pas forcément la meilleure des solutions… »
chez moi ça s’appelle donner des leçons aux autres, ce qui est d’autant plus grave et inquiétant venant du ministre qui justement gère les malades….
Maintenant j’ai peur qu’elle ne nous sorte une réforme de son cru au vu de son expérience qu’elle s’est permise de généraliser et qu’après ma 4ème opération, si les prélèvements sont positifs et que je reparte pour un tour, le comité médical (et non mon employeur !) m’annonce que le ministère a serré la vis et que je devrai retourner travailler quand même cicatrisation, rééducation et effets secondaires ou non.
Mais dans ce cas je n’aurai pas à me plaindre car ces réformes seront accompagnées d’un meilleur remboursement de mon vernis et de ma perruque ???? pffffffffffffff
Merci Madame la Ministre le moral n’allait déjà pas fort vous avez fini de me le plomber et moi qui a toujours été socialiste et bien je crois que je ne vais plus aller voter.
Hello Catherine,
Je trouve dommage que pour une fois, qu’il y ait une personnalité politique qui s’exprime sur son cancer, on lui saute dessus à bras raccourcis ! C’est quand même la 1ère à avoir osé le faire à part F. Mitterrand qui a finalement du s’exprimer après la détérioration de son état de santé. Bon je ne suis pas d’accord non plus sur tout ce qu’elle dit hein, notamment sur le congé longue maladie (chacun devrait pouvoir se faire soigner dans les meilleures conditions possibles en pouvant souffler sans se préoccuper du travail) ! Mais au moins elle a parlé 8 mois après certes mais elle l’a fait. Mettez-vous un peu à sa place : auriez-vous aimé vivre vos traitements devant les caméras avec éventuellement des paparazzi vous suivant et scrutant vos moindres signes de faiblesse ?! Elle a deux enfants (je ne sais pas quel âge ils ont) aussi et elle était en plein dans le débat sociétal « mariage pour tous » avec des adversaires parfois extrémistes. Et il est écrit dans l »interview qu’elle « ne pouvait pas gérer le regard des autres » à ce moment-là.
Je prends sa défense parce que moi aussi, je me suis retrouvée à travailler pendant mes traitements et je vous avoue que des larmes de tristesse et d’indignation me sont venues en lisant ici et là sur le net des avis parfois fielleux et aigris insinuant que si vous travaillez, c’est que vous êtes soit privilégiée, soit pas si malade que ça ou les deux ! Je ne suis rien de tout cela. Je n’ai ni chauffeur, ni femme de ménage. J’ai 47 ans, 2 enfant de 5 et 9 ans et je me suis retrouvée avec un cancer inflammatoire du sein stade 3 en une nuit ! C’est d’ailleurs vers toi que je me suis tournée en 1er Catherine et je te remercie encore de ton accueil. Mais il faut savoir qu’il y a des femmes qui n’ont pas d’autres choix non plus que de continuer à travailler pour des raisons financières bien entendu (je travaille dans une TPE de 2 personnes : rien n’est prévu dans ce cas-là, en tout cas pas dans ma convention.) et ça peut vous paraître bizarre mais je ne voulais pas mettre dans le caca non plus ma boss avec qui j’entretiens des rapports d’amitié.
Donc avec 6 chimios (dont 6 taxotères + deux autres produits à chaque fois), mastectomie, radiothérapie et maintenant le tamoxifène, il a fallu tenir, faire fi des douleurs articulaires, du souffle court, des problèmes de concentration et des trous de mémoire et d’une conséquente prise de poids que j’essaye de juguler.
Mes privilèges : un compagnon qui ne m’a pas laissé tomber comme une vieille chaussette, ma mère qui est venue habiter chez moi pour m’aider, à notamment s’occuper de mes enfants et je ne travaille pas à la mine mais dans un bureau. En revanche, j’ai 2 heures et 1/2 de transport par jour.
Ce qui est exceptionnel, c’est ma boss qui m’a soutenue. J’ai donc pu pendant les chimios faire du télétravail 3 jours par semaine et aller au bureau les 2 autres jours et reprendre 4 jours sur 5 lors de la radiothérapie.
Je ne retire aucune fierté ni ne me proclame plus courageuse que les autres parce que j’ai continué. C’est juste mon témoignage. Mais je suis heureuse d’avoir pu le faire toutefois car ça m’a évité de tourner en boucle dans ma tête sur un cancer sur lequel il n’y aurait que 40 % de survivantes au bout de 5 ans et 10 au bout de 10 ans !
Je viens de perdre une amie chère à mon coeur, qui elle, a du s’arrêter et fermer son commerce, souffrant elle aussi du cancer inflammatoire du sein (une belle saloperie), percluse de métas aux os, poumons et cerveau, l’une des plus belles et courageuses personnes qu’il m’ait été donné de connaître, Isabelle Simon, une Si-Fortes pour ne pas la nommer.
Voilà, désolée de la longueur de mon message. Cela me tenait à coeur d’exprimer mon avis différent. Maintenant j’attends de pied ferme ce que va faire Madame la Ministre ces prochaines semaines. Je serais déçue si cela n’était qu’un simple témoignage. Je t’embrasse Catherine et je vous souhaite à toutes une bonne soirée.
OUI OUI moi personnellement cela fait dix ans que je combat CE CRABE (un tous les deux ans) et je suis persuadé que je m’ettais arrêter avant de travailler au moins au bout du TROISIÈME je ne serais pas en FIN DE VIE mais je n’avais la possibilité financièrement de le faire j’avais TROIS ENFANTS à charge.Actuellement je suis mis à la retraite je n’ai plus de vie sociale,j’ai encore un enfant à charge,les fins de mois sont très difficile car je suis obligé de payer 0,50€ par boîte de médicaments.JE TROUVE CELA HONTEUX (morphine) et je ne peux pas vous dire pour qui je travaillais car mon époux travaille toujours pour eux mais cela se rapproche de mme LA MINISTRE.SI SEULEMENT j’avais eu les mêmes avantages (j’ai été à l’echelle de la nounou).EN ATTENDANT SOYEZ COURAGEUSE.J.ai eu un énorme soulagement de me livrer et de voir tous vos témoignages.
Merci d’exprimer une fois de plus ce que je ressens…..
Votre réaction me soulage et dissipe ma colère.
Et puis il y a cette notion de courage qui me dérange….
Est on moins courageuse quand on ne peut plus travailler parce que la fatigue est devenue chronique…
Est on mois courageuse quand on a décidé de ne pas en parler, par pudeur….
Et puis on parle « du cancer » alors qu’il y a » des cancers » autant que de personnes…
Le problème est que ce coup de com très très maladroit perturbe tous les intéressés : au lieu d’aider de part sa fonction et sa notoriété ceux qui comme elle affrontent le cancer, cette ministre a profité de sa propre expérience pour juger les autres. Résultat : ceux (je dis ceux car il ne faut pas oublier les hommes atteints d’un cancer du sein et tous les autres types de cancer) qui se sont arrêtés de travailler se sentent accusés, ceux qui n’ont pas pu le faire on leur retourne le couteau dans la plaie et ceux qui ont préféré travailler se sentent obligés de se justifier également.
Bref, une intervention publique qui aurait pu aider et qui au lieu de ça est un beau gâchis. En espérant que d’autres personnalités témoigneront de manière plus intelligente…
Merci Catherine pour ce post. Un air de culpabilité s’est abattu sur moi en entendant Mme la Ministre… et moi qui avait du mal déjà à assurer le quotidien durant ces périodes (alors le travail !!!) mais oui on n’est pas toutes égales (tous égaux) devant la maladie.
Je partage votre point de vue Chris, comme je l’ai souligné plus haut, le parcours de chacune et chacun d’entre nous est courageux quel qu’il soit, quelques soient ses choix, chacun fait comme il peut et personne ne peut juger le comportement de l’autre. C’est dommage qu’une personne ayant des responsabilités politiques ne prennent pas un peu plus de hauteur et je l’invite à réfléchir sur cette citation de Socrate « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. ». Le Dr Dupagne semble invoquer une autre explication, je ne connais pas la série dont il fait état mais peut-être s’agit-il du machisme qui sévit dans la sphère politique ?
Sinon, je vous invite à visiter le site du Dr Fleysakier http://www.docteurjd.com, il donne des pistes à la Ministre pour ne pas rester sur cette maladresse et qui, je trouve résume bien les difficultés que nous rencontrons toutes et tous sur ce parcours.
Je vous souhaite à toutes et tous le meilleur, vous êtes admirables chacune et chacun dans votre combat contre celui qui est et reste notre ennemi.
Bien à vous,
Ne nous ne laissons pas abattre par les propos maladroits de cette Ministre , restons vigilantes sur ce qui sera mis en place à l’avenir ,défendons nos droits ! cette dame est dans le déni de la réalité du cancer … son annonce ne doit pas nous déstabiliser , c’est sa vision du problème , et pas celles des milliers de femmes qui traversent le cancer et ses suites.
Merci de ces toutes ces réactions. Je n’ai découvert qu’aujourd’hui l’article du Monde et je suis d’accord qu’au lieu de plaider notre cause, c’est tout le contraire qui se passe ; comme le dit Chris. Ce qui m’a le plus fait bondir c’est son message aux employeurs concernant les arrêts longue maladie, quand on sait les abus auxquels certains femmes sont confrontées après un arrêt ( de quelque sorte qu’il soit d’ailleurs).
Après deux opérations à un mois d’intervalle, je viens de finir ma chimio et me prépare pour la suite des réjouissances, les 25 séances de radiothérapie et je peux vous dire que pendant tout le temps de ma chimio, je n’aurais pas pu être devant mes classes (je suis enseignante) pas tant pour le physique (ça, ça serait encore le moins grave) mais les essoufflements permanents, les douleurs, l’incapacité d’aller au bout de la rue (alors prendre les transports!) et la fatigue terrible qui vous terrasse d’une minute à l’autre, la seule solution étant de s’écrouler sur son lit, le manque de pèche général dont on a tant besoin devant nos jeunes pour les rassurer. De plus, je pense qu’il y a un temps pour tout et qu’en cas de cancer particulièrement la priorité c’est s’occuper de soi et d’écouter son corps qui souffre, si on veut se rétablir du mieux possible.
Voilà ma contribution et encore merci Catherine pour ce site, que je n’ai pas eu peur de consulter de nombreuses fois même si c’est la première que je prends la plume.
Bonjour Catherine,
j’ai lu votre billet qui porte à réflexion et je me suis permise de mettre un lien vers celui-ci.
Effectivement, madame Dominique Bertinotti a communiqué de manière maladroite.
Par ses mots, elle a mis l’accent sur une médecine à double vitesse, tout au moins en ce qui concerne la rapidité de la prise en charge et certaines autres facilités….
C’est hélas une réalité… Dommage qu’elle n’ait pas eu un petit mot à l’adresse des femmes atteintes d’un cancer du sein, un mot de solidarité.
La situation dans les hôpitaux n’est pas toujours au top (manque de personnel, délais d’attente longs lors de cures de chimio etc…)
Chaque cancer est différent. Nous l’abordons chacune avec notre vécu. Certaines femmes souhaitent maintenir une activité professionnelle, d’autres non. Chacune essaye de faire face, comme elle peut, à la maladie.
Chacune d’entre-nous ne peut parler qu’en son nom.i
Merci Catheine pour ce billet intéressant, pondéré.
Bonjour,
Ayant eu une leucémie, j’ai fais à peu la même analyse sur mon blog. Très bonne analyse. Je suis à la fois admiratif devant son courage et un peu inquiet de l’image que cela projette sur le cancer…
http://www.carnetsdeseattle.fr/2013/11/lettre-ouverte-madame-bertinotti.html
Bonjour
merci pour le lien. Pourquoi inquiet ?
A bientôt
Catherine
Bonjour à tous,
Merci beaucoup pour vos témoignages. Madame la ministre a fait la quasi unanimité contre elle de la part des patientes directement concernées par ses propos et aussi de beaucoup de médecins que j’ai eu l’occasion de croiser depuis.
pas de mea culpa pour l’instant dans la presse… attendons mais pas trop !
Bisous à toutes
Prenez soin de vous que vous travaillez …. ou pas 🙂
Catherine
Bonjour.
Je viens de découvrir votre post… Je suis sceptique…
Le 31/07/13, on m’a diagnostiqué un cancer de l’ovaire stade 3C… Aujourd’hui, après 6 séances de chimio et une laparotomie (pour debulkin complet) il y a 3 semaines, je suis en pleine forme… Je n’ai jamais eu de longs arrêts de travail à ma demande car j’ai tout supporté, la chimio, l’opération… Car je n’ai jamais perdu confiance, espoir…
Pour ce qui est de la prise en charge, le diagnostic du cancer fut le 31/07 et ma 1ère séance de chimio le 02/08, et je ne pense pas être une nantie ou une riche, loin de là…
Alors, chacun réagit différemment face à la maladie, chacun le vit à sa façon mais le témoignage de Mme la ministre ne doit montrer qu’une chose : la volonté de poursuivre sa vie…
J’ai dû attendre 5 semaines les rayons pour mes métastases osseuses, et j’ai eu droit aux sances à 8h du matin ! Sans autre traitement que des opiacés contre la douleur pendant ce temps-là : pas encore de place en chimio. J’imagine ce que c’est à Curie ! Comment ne pas voir qui a eu le privilège d’être bien soignée !
Quelle chance de ne jamais avoir perdu confiance, espoir… quand on obtient sa chimio en 3 jours. Moi c’était 8 semaines d’attente, pendant lesquelles je confesse avoir flanché. Quand on est de mauvaise volonté, c’est comme ça! D’ailleurs, il n’y a pas de places mauquantes en radiothérapie, il n’y a que des feignasses qui refusent les séances à 8 heures du matin pour sauver leur peau!