Ma compagne de nuit : un film sur l’accompagnement en fin de vie
Depuis quelques mois, on commence enfin à parler du cancer autrement. D’un « décédé d’une longue maladie » nous sommes passés en quelques temps, grâce en grande partie au merveilleux travail de Bernard Giraudeau, à un « mort d’un cancer » plus direct, plus vrai, plus proche de la réalité. Et comme tous les problèmes de société, les réalisateurs s’en emparent et la maladie commence à hanter nos salles obscures. « Ma compagne de nuit » est un film plus intimiste que « le bruit des glaçons » de Bertrand Blier dont je vous parlais l’année dernière, un film qui montre la phase la plus délicate, la plus redoutée de la maladie : la fin de vie.
C’est le premier long métrage d’Isabelle Brocard et elle en a confié le premier rôle à la très belle Emmanuelle Béart. Le pitch : Julia, architecte apparemment comblée par la vie est en phase terminale d’un cancer. Elle propose un deal à une inconnue rencontrée à l’hôpital, Marine (Hafsia Herzi) que cette dernière, en situation précaire, ne peut décliner : 1 000 euros par semaine contre sa présence pour aider la jeune femme à vivre ce qui seront ses derniers moments.
Ce n’est pas le cancer qu’a voulu montrer la réalisatrice mais bien ce presque huis clos entre ces deux femmes d’univers si différent. Il n’en reste pas moins que la maladie est là, bien présente, en filigranne derrière ce duo improbable. Isabelle Brocard s’est adjoint l’aide de plusieurs médecins spécialistes, de malades et d’accompagnants et Emmanuel Béart a passé quelques temps dans une unité de soins palliatifs afin de se familiariser avec le sujet.
L’actrice présente aux « Journées patients » organisées par l’Institut Paoli-Calmette à Marseille, les cheveux courts et amaigrie pour son rôle, en parle dans le journal La Provence comme d’une expérience qui l’a nourrie : « J’avais un peu peur avant d’y aller, dit-elle, mais ce qui est le plus bouleversant chez les gens que j’ai rencontrés, que ce soit les médecins, les bénévoles ou les malades, c’est la vie…. Plus je parlais avec les malades plus je sentais une espèce de lumière. Faire ce film a changé mon regard sur la maladie. »
Et en effet, l’idée du film n’est pas de montrer la mort. Dans l’article, la réalisatrice s’en explique : « Avec la scénariste, Hélène Laurent, on voulait raconter l’histoire d’une rencontre, d’une aventure à deux. On ne voulait aller ni dans le romantisme ni dans la comédie. Le lien entre ces deux femmes, il est créé par la maladie, mais c’est la vie que je voulais filmer. Les deux héroïnes sont bien vivantes. »
C’est un film sans fard qui parle des relations humaines face à la vie, la maladie, la mort, un film sans concession qu’Isabelle Brocard a voulu pour son premier opus. La critique de l’Express est mitigée, j’espère néanmoins, que la réalisation sera à la hauteur du sujet :
La critique de l’Express : « Nulle impudeur dans le regard que la cinéaste porte sur Julia, atteinte d’une maladie incurable. Tout comme son héroïne condamnée, qui pourtant morfle, se tord de douleur, elle refuse le pathos. Pour soulager sa souffrance, Julia engage Marine, une jeune insoumise. L’une symbolise la mort, l’autre la vie (du lait jaillit même de ses seins). Pas toujours subtil, parasité par des seconds rôles inutiles, le récit puise sa force uniquement dans le lien à la fois tendre et conflictuel, torturé et maternel, que nouent les deux femmes. Une âpreté bergmanienne irrigue ce premier long prometteur, porté par deux actrices – Béart et Herzi – à leur meilleur ».
A noter : le critique de l’Express préfère l’expression « maladie incurable » au mot cancer … sans commentaire :-(!
Catherine Cerisey
En salle le 23 mars 2011.
bonjour Catherine,
la présentation me donne bien envie de le voir ce film.
sur un même sujet, j’avais vu début 2006 « le temps qui reste » de François Ozon. Et il y avait eu discussion ensuite. Dans ma petite ville, un après midi sur semaine, nous n’étions pas nombreux, mais très interessant la présentation par un connaisseur du cinéma. Et moi, toute émue en sortie de salle…
Sur mon blog privé (qui ne l’était pas à l’époque) j’en avais parlé. Enfin, parlé est un grand mot, j’avais juste cité une phrase très émouvante : « t’entends mon coeur ? …il bat encore… »
Une phrase qui parait toute simple, mais dans la bouche de celui qui se sait en fin de vie… fiou… ça fait vibrer.
Je ne suis pas sure que ce film ait eu beaucoup de public. Mais si fort pourtant. Si touchant.
Mourir d’un cancer… le public préfère surement la violence de sanglants combats plutôt que la simple émotion de réalité… 😳
Mais déjà un premier film sur le sujet « changement et fin de vie à cause d’un cancer ».
En tout cas, merci pour cette info, je n’avais pas encore entendu parler de ce film.
bises de la Brume 😉
Hmm. Intéressant … elle a quel type de cancer?
Coucou Kathi,
Ravie de te retrouver ici et en français 🙂 !!!! Impossible de trouver le type de cancer, je ne sais même pas s’ils le précisent dans le film !
Gros bisous
j’avais noté aussi » la maladie incurable »……
c’est pas encore gagnée!!!
Très bien, mais toujours des exemples ou des personnes, ne sont pas gênées financièrement, imaginé
le même cas avec une personne qui touche 1000,00 mensuel, ou le R.S.A c’est bien plus DRAMATIQUE!!!!!
Catherine
je n’irais pas voir ce film,la peur au ventre d’être un jour rattraper par cette maladie
je préfère avoir des pensées positives et regarder de l’avant 🙂
oui le mot cancer fait toujours peur on nous fuit…
a bientôt
nallie
Merci pour l’info, je n’avais pas entendu parler de ce film que j’irai voir.
Ai-je tort ou raison ? Je songe parfois à ce genre de fin de vie, après trois cancers du sein, en n’espérant qu’une seule chose, c’est ne pas trop souffrir (mais ce n’est pas gagné, je sais).
Je suis outrée par l’expression « maladie incurable » du journaliste et serais bien d’accord pour envoyer une pétition au journal.
Ah j’oubliais, Lydia Flem vient de sortir un roman sur son cancer du sein, qui m’a l’air fort intéressant. Ci-dessous l’article du Monde.
« La Reine Alice », de Lydia Flem :
Alice au pays du cancer
LE MONDE DES LIVRES | 17.02.11 | 11h29 •
Est-ce cela le bonheur ? Les moments où il ne se passe rien ? On est assis dans l’herbe, on tresse distraitement une guirlande de pâquerettes comme le faisait Alice au pays des merveilles. On s’ennuie même un tout petit peu – mais ça, on ne va pas tarder à s’en mordre les doigts…
Car l’instant d’après, tout bascule. On tombe dans le terrier du Lapin blanc. On tombe, on tombe, on tombe (« down down down », écrit Lewis Carroll). Au point qu’on se demande avec effroi si cette chute pourrait ne jamais finir. On regrette les pâquerettes : trop tard. L’accident a eu lieu. Cela peut être n’importe quoi, une rupture, un deuil, un licenciement… C’est fou ce qu’il y a comme terriers au bord de la route. Fou comme l’on trébuche toujours au moment où l’on s’y attend le moins.
Dans le cas de Lydia Flem, cela se passait un soir, à la veille des vacances. Elle essayait des robes d’été lorsqu’elle a senti « une petite boule » sous son doigt. Pas de doute possible, la « chose » était là, une tumeur maligne dont le nom n’apparaît jamais dans ces pages. Au contraire. Sous la plume subtile et si distinguée de Lydia Flem, la chose, entourée de fiction comme d’un léger papier de soie, devient un conte. Une parabole. Il était une fois Alice au pays du cancer.
Etrange ? Pas tant que ça. Avec la même distance étonnée que celle de Lewis Carroll, l’Alice de Lydia Flem raconte sa plongée au coeur du nonsense. Au fond, n’est-ce pas cela la maladie ? Un monde à l’envers où l’on ne reconnaît rien et où, dérouté, sans carte ni boussole, on est bien forcé d' »épouser le déséquilibre » ?
Lorsque Lydia Flem ouvre la porte de sa maison, à Bruxelles, on a pourtant du mal à songer à la maladie. Ce qui saute aux yeux, chez cette ex-psychanalyste, c’est le charme, l’humour, la malice. Bref, la vie même. Lydia Flem a une manière très naturelle d’être là, entre ses livres, ses disques d’opéra, ses pastilles de chocolat qui l’aident à écrire, et sa chatte Shéhérazade – qui s’appelle Dinah dans le livre, comme d’ailleurs chez Lewis Carroll, et surveille l’interview d’un air énigmatique.
Cette présence-là, chaleureuse et simple, on la trouvait déjà dans les livres de Lydia Flem. En particulier dans la trilogie familiale qui l’a fait connaître il y a quelques années (Comment j’ai vidé la maison de mes parents, Lettres d’amour en héritage et Comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils, Seuil). L’auteur y explorait ces moments-clés de nos vies où, « largués par nos parents qui disparaissent ou par nos enfants qui quittent la maison », il nous faut modifier nos repères, nous orienter sur d’autres chemins, nous réinventer en somme.
Dans ces récits à la première personne, elle coupait les sentiments en quatre, pelait finement les émotions jusqu’à leur noyau, poussait loin l’art du dévoilement et de l’aveu. Jamais cependant de façon exhibitionniste ou narcissique. Plutôt avec l’idée de fournir aux lecteurs une loupe. Un « verre grossissant » qui, selon l’expression de Proust, leur permettrait de « lire en eux-mêmes ».
Lorsque Lydia Flem a été reçue, fin 2010, à l’Académie royale de Belgique, l’écrivain Jacques De Decker a eu des mots très justes. Les oeuvres de Lydia Flem, a-t-il dit, « s’engagent dans une sorte de mise en partage de l’expérience propre vécue comme l’attestation d’une épreuve que l’écrivain soumet à la collectivité des lecteurs afin qu’ils y trouvent un écho et, en fin de compte, un réconfort » (1).
Dans La Reine Alice, le réconfort est bien là. La générosité aussi. Mais le mode d’écriture a changé. Lydia Flem se lance dans une forme qu’elle considère comme « primordiale », le conte. « J’ai toujours eu le désir de dire « il était une fois », confie-t-elle. J’aime conter la vie. » En coulant le récit de la maladie dans ce moule inattendu, en le projetant aussi dans un « hors-temps quasi mythique », la romancière ne gagne pas seulement en liberté de ton et en distance. Elle invente une langue et les personnages extravagants qui vont avec (Le Ver à Soie, Balbozar, Lady Cobalt…), elle donne vie aux objets (turbans, gobelets, poupées…), elle joue avec des photos qu’elle a prises (comme Lewis Carroll) et qui font comme des clins d’oeil à son texte. Elle se laisse happer, enfin, de l’autre côté du miroir en devenant elle-même un personnage de fiction…
« Ceci n’était pas un choix, précise-t-elle. Je me sentais réellement comme ça, fictive. Lorsque la réalité est là, dans toute sa violence et sa crudité, se transformer en créature de papier est une manière de survivre. » Ecrire ainsi l’autobiographie d’une autre permet à Lydia-Alice de résister comme elle peut. Elle va de chimiothérapie en chimiothérapie. Se cognant à des êtres un peu fous. Pleurant d’un oeil et riant de l’autre. Tantôt désespérée, tantôt hardie. Tantôt perdue, tantôt « un peu crâne ». On est toujours entre le conte de fées et le cauchemar, dans ces pages. Pauvre mortelle ballottée par des puissances invisibles, Alice se demande sans cesse ce qui va encore lui arriver. « Ce ne sont pas les irradiations qui m’effrayent, songe-t-elle, mais d’être enfermée dans une machine inconnue, derrière des portes blindées, hermétiquement closes. Rien que d’y penser, j’étouffe (…). Pourvu que je ne sois la prisonnière du songe d’aucune des pièces du jeu d’échecs. Pourvu que je ne croise ni rois, ni reines, ni tours, ni cavaliers. Je ne me sens pas la force de les affronter. » Deux cases en avant, trois en arrière, Alice avance en crabe sur le damier du mal. Jusqu’au moment où le pion devient reine. Et quitte le Labyrinthe des Agitations Vaines pour l’apaisante Forêt de la Convalescence…
En fin de compte – et de conte – qui a gagné la partie, qui l’a perdue ? Peut-on gagner en perdant ? Etre malade, est-ce se déposséder de soi ou « faire connaissance avec soi » ? Toute l’interrogation du roman est là : savoir ce qui s’est vraiment « joué » dans cette singulière leçon d’échec(s).
Pour le lecteur en tout cas, l’une des réponses est simple. A la fin de Panique (Seuil, 2005), Lydia Flem avait ces mots : « Y a-t-il jamais eu des explorateurs de l’angoisse qui soient descendus en chute libre au fond de la panique puis qui en soient revenus pour témoigner ? On parle des sports de l’extrême, des navigateurs solitaires, des héros qui ont surmonté le froid, le chaud, le jeûne, l’apnée, l’apesanteur, le temps, mais l’angoisse, qui en parle ? N’est-ce pas aussi une limite du corps, le dernier bord avant la confusion, la dépersonnalisation ? » Si l’on remplace les mots « angoisse » et « panique » par « maladie » – trois termes qui vont ensemble comme les trois Grâces de l’Antiquité -, on obtient une définition parfaite du dernier et splendide roman de Lydia Flem. »
LA REINE ALICE de Lydia Flem. Seuil, 336 p., 19,50 €.
Bonjour à toutes
Je ne sais pas si j’irai non plus….:-(. j’attendrai peut être de lire d’autres critiques et qu’il sorte en DVD…
@Danielle : merci beaucoup. Cet article du Monde me donne très envie de lire ce livre !!!
Merci à toutes, très bonne fin de journée…
Catherine
Toujours le fric,
belle voiture, belle maison, beaux vêtements, belle actrice, quand? une caméra osera enfin filmer chez des personnes malades, vivant en HLM, avec des revenus
modestes, devant assumer le quotidien malgré la maladie.
Je suis aide à domicile, et j’ai accompagné des personnes en fin de vie, la réalité est autre que dans ce film!!!!!!!!
ah… je suis émue de tous ces ressentis « contre ».
Je ne me suis pas posé tant de questions. ça doit etre mon coté « je fonce »… 😳
Quelle que soit son approche, que le cancer soit ainsi mis en public doit me toucher finalement. Une femme qui cherche une compagnie, quitte à payer cher pour cela est aussi un signe de grande solitude. Et à priori, ce n’est pas pour autant qu’elle vive mieux qu’une autre sa fin de vie.
Et je le redis, que ce soit « le temps qui reste », « deux jours à tuer » (que j’ai vu sans trop savoir de quoi il en retournait) ou « le bruit des glaçons » ; tous m’ont profondément émue et donné à penser.
Et qu’il soit dit « maladie incurable », ne me choque pas plus que ça. Oui, il aurait mieux fait de mettre « cancer en phase terminale », mais finalement, est-ce que ça n’aurait pas pu etre une autre maladie en phase incurable ?
Il me semble que l’important est cette tentative de gestion d’une fin de vie annoncée; quelle que soit la maladie mise en cause…
Et si ce n’est pas nous qui le vivons, peut-etre qu’un proche sera amené à le vivre. Saurions nous aider ?…
a toutes
effectivement serons nous prêt a aider?
je ne sais pas car la peur au ventre que cela m’arrive
le cancer a tout juste deux ans pour moi
alors il faut que j’aille de l’avant
tout ce que je peux vous dire c’est que j’ai accompagné
moralement une amie qui traversait cette épreuve elle s’en ai sortie
j’en suis bien heureuse a aucun moment je l’a condamné
seulement j’ai eu des moments difficiles car l’aider m’a replongé dans le monde de la maladie
j’ai a nouveau beaucoup pleuré et des douleurs inter-costales sont apparues
je regrette pas de l’avoir aidé
mais il faut que je me tourne vers la vie et que « j’essaie » de mettre de coté cette maladie qui a été pour moi une( parenthèse douloureuse dans ma vie que je veux refermer)
c’est pour cela que ne regarderais pas ce film pour pas me replonger dedans ni celui ci ni un autre
d’ ailleurs
prenez soin de vous
nallie
Je suis tout à fait d’accord avec les propos de Marie-Josée, qui peut ne pas l’être ? Et pour les mêmes raisons que Nallie, je n’irai pas non plus voir ce film.
Bonjour à toutes,
Je vois qu’effectivement les ressentis sont plus que mitigés ! je ne sais pas si j’irais le voir non plus…. Mais bon cette info méritait de figurer sur le blog !
Gros bisous à toutes et merci pour vos commentaires
Catherine
bonsoir Catherine,
Je ne vais pas souvent au cinéma mais je n’irai pas voir ce film:cancer trop récent, proches âgés et malades. J’ai besoin de m’extraire de toutes ces souffrances; par contre, je lirai le livre de Lydia FLEM, quand ça devient trop émouvant, je ferme le livre et je vais me changer les idées.
merci pour toutes tes recherches et à bientôt.
Bonjour à tous,
Isabelle Brocard la réalisatrice du film m’a très gentiment envoyé un mail ce matin en réaction à mon post et à vos commentaires. Avec son accord je le copie ici.
Bonjour Catherine,
J’ai réalisé Ma Compagne de Nuit et je suis touchée de voir l’information sur votre blog ainsi que les réactions qu’elle suscite. Les paroles de femmes telles qu’on les lit sur les blogs ont aidé à construire le personnage joué par Emmanuelle Béart. Il est certain que le marché passé entre la femme malade et la jeune fille est socialement très significatif. C’est une femme qui a les moyens financiers de choisir sa fin de vie (chez elle). C’est un privilège! Nous sommes inégaux face à la vie, à la maladie, à la mort, et je crois malheureusement que ça ne s’arrange pas… Mon rôle est de proposer un regard. Celui que j’ai voulu porter sur le cancer, et ce qu’il peut modifier dans les relations à soi ou aux autres, est frontal et tendre. Du moins je l’espère. Mais le film est avant tout une fiction : l’histoire de deux femmes qui affrontent la maladie et la mort avec courage. Et pour répondre à la question de la nature du cancer, ça n’est pas dit, mais on
comprend qu’il s’agit à l’origine d’un cancer du sein. Merci encore! Et si jamais vous décidez d’aller voir le film, je serai très heureuse de connaître vos réactions.
Isabelle
Très bonne journée à toutes
Catherine
A un futur réalisateur:
Il serait bien de réaliser un vrai film qui serai aussi de la prévention
avec la réalité du cancer
surtout pour ceux et celles qui ne savent pas ce qu’est cette douloureuse épreuve
les dégâts que cette maladie laisse derrière elle
le corps amputé
la perte des cheveux
ce reflet dans le miroir quand nous arrivons à nous regarder
la chimio tellement puissante qu’elle vous force à rester couchée car vous ne tenez pas debout!
cette peur de ne pas pouvoir s’en sortir
cette peur de se voir dépérir au regard de nos enfants,nos proches
cette envie d’arrêter les traitements car ils sont trop lourds
ce sentiment d’inutilité
cette fatigue tellement immense que personne ne vous comprend
ces douleurs, nausées….
cette féminité qui part….
cette honte aussi qui nous envahi
cette peur au ventre qu’elle revienne
ce combat que nous menons pour rester en vie
ces amis(es) qui nous tournent le dos
ces compagnons qui vous quittent
ces personnes qui vous condamne
– à la fin des traitements
cette force que vous aviez dans ce combat vous quitte… pourquoi?
et ce suivi qui est à chaque fois une source d’angoisse
est-ce qu’un jour un réalisateur….
A toutes prenez soin de vous
merci pour votre blog
nallie
Alors toi t’es incroyable ! 🙂
Et ça me fait du bien de lire la réponse à tes points d’interrogation (MERCI à VOUS Isabelle Brocard).
ça me rassure de me dire que j’avais ainsi compris la bande annonce, et que j’y voyais déjà tout plein de pensées qui ne sont pas « à éviter ». Qui ne sont surement pas faciles à vivre, quelle que soit la maladie. Quelle est donc la bonne façon de vivre quand on sait les moments comptés ?…
Sans doute mes 20 ans passés avec ce cancer comme triste fidèle qui me font avancer vers une autre façon de voir les choses…
En tout cas, je sens ma tête toute allégée, et aujourd’hui en particulier ça me fait bien du bien 🙂
MERCI MERCI MERCI
t’es vraiment une incroyable Catherine ❗
et je note sur mon agenda le 23 mars, et y’a interet qu’il passe dans mon bled ! grrr
bon… et même si ça passe un peu en retard, ce sera juste le temps pour moi de remettre ma tête d’équerre. Scrogneugneu. Ah, j’ai la pêche d’un coup !
Haut les coeurs, en 99.
c’est vrai, je l’avais oublié celui ci. Pourtant une Karine Viard très touchante, avec la chute des cheveux montrée.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=4707.html
en même temps quel public irait voir un film dont on se sent non concerné, et surtout pas curieux de la « chose » ?
Et parmi le public concerné… qui irait se rappeler de si violents souvenirs ?
Là, du coup, je ne crois pas que j’irais. Y’aurait de quoi perdre tout espoir, voire de ne même pas essayer de se battre 😦
brume
pourtant nous on se bat
je n’irai pas non plus voir ce film car je l’ai vécu
pas besoin de le voir
mais je trouve qu’il n’y a pas assez de prévention
car pour moi on m’a toujours dit
« mais non madame vous n’avez pas de cancer vous êtes trop jeune! »
pourtant je me sentais mourir peu a peu personne ne m’a cru
alors je me suis laissée aller presque jusqu’à en finir
malheureusement nous serons encore nombreuses a vivre cette épreuve
prenez soin de vous
nallie
@Brume,
Ravie de t’avoir mise en joie :-). mais pourquoi suis-je incroyable? je ne pige pas !
Oui j’ai adoré ce film : haut les coeurs ! très beau, très touchant, très vrai…. je l’ai vu une fois mes traitements terminés et j’ai beaucoup pleuré :-(.
Bisous les girls
De prendre contact avec la réalisatrice !
à relire le début de ton message, je m’aperçois que c’est peut-etre elle qui t’a découverte. Et bah c’est encore fort !!!
(mieux aujourd’hui ma grillade 😉 )
on est nombreuses à le vivre, oui. Un documentaire sur cette vie là serait surement enrichissant pour nous dans la mesure d’une diffusion du mal. Mais l’important c’est surtout, il me semble de donner de l’espoir, et de l’encouragement à y croire.
Et si ça peut donner un peu de positif, pour avoir été touchée par ce cancer à 25 ans, personne ne m’a jamais dit « vous êtes trop jeune pour… ». Au contraire, j’ai été super bien encadrée pour faire au mieux, y compris laisser mon sein en place.
Courage à vous Nallie.
Oui oui Brume, c’est elle qui a pris contact avec moi 🙂
Gros bisous
Contente que ça se soit mieux passé qu’hier 🙂
bonsoir à toutes,
Mais pourquoi ne fait-on pas un film pour nous aider à optimiser l’après- cancer?
Brume, où « pêches »-tu ta pêche,j’en ai besoin?
bises.
Bonjour Germaine, c’est vrai que la remise en route vers une belle vie après, ce serait un joli projet avec optimisme pour un film. Certainement avec des difficultés, mais espoir surtout.
Quant à ma pêche… euh… elle n’est pas automatique ; il y a aussi de profonds creux. Mais mon sourire me surprend moi-même depuis quelques mois. Cela fait 20 ans cette année que je vis malgré tout ça, avec des récidives, des métastases. Mais je suis encore là et je fais confiance à ceux qui s’occupent de moi. Et je trouve que j’ai de la chance de vivre ça au XXeme siècle. AH ! pardon, au XXIème maintenant 😉 Tant qu’il y a solution au problème découvert, je fonce ! Même si ça rend plus malade en apparence …
Et dire des betises de temps en temps, ça fait du bien aussi. Humour noir souvent, mais sourire quand même.
Pour chaque étape, je trouve que j’ai eu de la chance dans ma malchance.
Bise à vous Germaine, avec un sourire 😉 Et prenez soin de vous.
merci Brume,je suis bien dans un creux mais je vais m’en extirper; en fait ,je pense beaucoup plus aux autres qu’à moi-même et j’ai besoin de plus de ressources; aussi, cet après-midi, je vais voir une expo de patch avec mes copines du club,ça va mettre de belles couleurs à mon moral !
bises.
merci
Et bien j’y suis allée hier (oui, décalage régional oblige 🙂 et avec une assez grosse crainte.
Il m’a fallu une bonne demi-heure pour arriver à accepter de voir Béart si belle au ‘début’, sa ‘compagne’ si caricaturalement bourrue (dommage), et puis après, je me suis laissée faire, et j’ai bien aimé.
J’y connais rien en quotidien de fin de vie, mais je trouve que tout cela est ma foi assez crédible. Même si c’est pas très joyeux, d’accord, je le conseille vraiment. Et les seconds rôles y ont justement toute leur place à mon avis.
Un gentil médecin généraliste qui mange de la tarte aux pommes avec elles à force de visites, un frère qui voudrait bien faire mais qui se sent de trop, un amant rejeté parce que l’avenir est bouché, des parents ‘parfaits’ mais que la malade ne veut pas voir par trop de peine, une fille jeune adulte qui n’assure pas une canette, …
C’est AUSSI ça la maladie, le malade, mais aussi les autres.
Cela aurait été sacrément réducteur de ne montrer qu’un duo !
Bon, en même temps, je comprends bien que certaines ne veuillent à y aller.
Des bises à toutes 🙂
Méli
coucou Méli,
Je suis ravie de ton feed back.. je vais attendre qu’il sorte en DVD et… si je trouve le courage…
gros bisous